Règles du Papillon

Le Papillon est un ancien jeu de cartes qui se joue à trois ou quatre personnes, avec un jeu entier de 52 cartes et des jetons. Le but du jeu consiste à se débarrasser de ses cartes en les associant à celles déjà étalées sur la table.

Le Papillon est décrit dans l'édition de 1752 des Académies Universelles des Jeux. Bien que ressemblant au jeu tunisien dit Chkouba, il est pratiqué en Italie sous le nom de Scopa, en Angleterre sous celui de Tablanette tandis qu'on l'appelle aux États-Unis Casino. Il apporte aux jeux d'assemblages le mécanisme de la levée, qui développe son caractère mathématique.

Désignation du donneur et genre de donne

Après avoir convenu des tours à jouer, avoir taxé l'enjeu, on tire à qui donnera.

Comme la donne est désavantageuse, c'est celui qui a la plus basse carte qui en est chargé.

Il distribue, une par une, trois cartes à chaque joueur et étale à découvert les sept premières du talon.

Manière de jouer au Papillon

Ensuite chacun à son tour, de gauche à droite, cherche parmi les sept cartes étalées, celles qui peuvent, s'adapter à son jeu ainsi qu'il suit : il ne peut changer que la couleur, pour un roi, une dame, un valet, un dix de son jeu, il peut prendre une carte semblable, c'est-à-dire un roi, une dame, un valet ou un dix du jeu découvert.

Pour les petites cartes, c'est différent. Ainsi pour un dix de son jeu, il peut prendre deux, trois, quatre ou cinq cartes formant ensemble dix points. Il y a à cela double avantage, d'abord l'on enlève aux autres les cartes qui pourraient leur convenir et de plus, on réunit dans son jeu le plus grand nombre de cartes qui vous constituent des levées. Chacun de ces coups d'assemblage constituant une levée.

Celui qui ne trouve pas de levée à faire, en assemblant les cartes du jeu découvert aux cartes de son jeu, doit l'étaler et payer à la poule autant de jetons qu'il étale de cartes.

On ne peut avec une carte quelconque, en lever deux qui seraient sur le tapis. On ne peut en jouer qu'une à chaque tour de son jeu.

Quand les joueurs ont joué leurs trois cartes, soit en faisant des levées, soit en étalant, le donneur prend le talon et redonne une nouvelle tournée de trois cartes, suivie d'un nouvel étalage de sept cartes et d'une nouvelle tournée de jeu, et ainsi de suite.

Lorsqu'il ne reste plus de cartes à donner, le joueur qui épuise le premier ses trois cartes en faisant des levées avec le jeu découvert gagne la poule. S'il y en a plusieurs qui peuvent terminer le coup par le même moyen, la poule appartient au dernier des gagnants, c'est-à-dire le plus rapproché de la gauche du donneur, et au donneur lui-même s'il est un des gagnants.

Les chances du jeu sont nombreuses et variées :

Des as : On paie un jeton, pour chaque as étalé, au joueur qui l'étale, autant pour chaque as levé sur le tapis. Le porteur d'un as, qui en lève un autre sur le tapis, gagne deux jetons de chaque joueur. Celui qui, avec un deux, enlève deux as sur le tapis, gagne 4 jetons. Celui qui, avec un trois, enlève trois as placés sur le tapis, gagne 6 jetons. Et enfin celui qui, avec un quatre, lèverait les 4 as mis sur le tapis, recevrait 8 jetons de chaque joueur, mais c'est un coup très rare.

Le hanneton : Celui qui fait le hanneton, c'est-à-dire trois levées, par l'assemblage de cartes identiquement pareilles, reçoit un jeton de chacun. Celui qui, ayant trois cartes de même sorte dans son jeu, trois rois, trois as, etc., trouve la quatrième sur le tapis, la lève avec ses trois cartes et reçoit un jeton de chaque joueur.

La sauterelle : Celui qui fait la sauterelle, c'est-à-dire qui lève la dernière des cartes étalées sur le tapis, étale son jeu et reçoit un jeton de chacun.

Le petit papillon : Celui qui fait le petit papillon, c'est-à-dire épuise ses trois cartes avant que la partie soit finie, reçoit aussi un jeton.

La consolation : Celui qui étale ses cartes le dernier, faute de pouvoir faire une levée, reçoit de chacun un jeton de consolation.

Enfin on compte les levées, et celui qui réunit dans ses levées, le plus grand nombre de cartes, reçoit un jeton de chacun. Les cartes sont, du reste, presque toujours gagnées par le joueur qui gagne la poule, puisqu'il a le droit de compter pour ses levées toutes les cartes étalées sur le tapis.