Règles du Bridge et variante à deux joueurs

Si l’on discute sur l'invention des échecs par Palamède, on pourrait encore chercher, sans la trouver, l'origine du bridge. Alors que certains auteurs affirment qu'on a joué au bridge sur les rives du Nil « khédive », d’autres veulent que le nom de bridge (en anglais, pont) lui ait été donné parce qu'il est comme un pont jeté entre le whist avec un mort et le boston.

L'intérêt principal, c'est que le bridge est un des jeux de cartes les plus captivants que l'on connaisse. Il a une variété et une diversité de surprises, d'imprévus et de combinaisons que n'ont jamais eues le boston ni le whist, il absorbe à tel point qu'un bon joueur le joue, non pas par intérêt du gain, mais par intérêt des coups qui se présentent.

Le bridge se joue avec un jeu de 52 cartes.

Ordre de valeur des cartes et points qu'elles représentent

As, roi, dame, valet, dix, neuf, etc... jusqu'au deux. La plus forte couleur est le cœur, la plus basse le pique.

Nombre de joueurs

Quatre.

Désignation du donneur et genre de donne

Il n'y a pas de règle absolue pour déterminer qui sera le donneur. Il peut être déterminé par le sort. Ce sera celui qui aura tiré la plus forte carte dans le jeu placé sur la table, face en dessous.

La distribution se fait vers la gauche, à raison d'une seule carte à la fois. Il y a deux camps, étant vis-à-vis l'un de l'autre.

La donne faite, chacun a treize cartes.

Atout

Il n'a pas lieu à la retourne. Il est fixé par le joueur qui a distribué. Il se base, pour cela, sur la composition de son jeu. Il est libre, d'ailleurs, d'annoncer aussi « sans atout ». Dans ce cas, on jouera sans faculté de couper, comme dans le cas où, dans le whist, tous les atouts sont tombés.

Si le jeu du donneur ne lui permet pas de fixer atout ou sans atout, il charge de ce rôle son partenaire.

Le sans-atout est déclaré lorsque la force entre les couleurs est répartie ou dans certaines circonstances résultant des conditions du jeu. C'est au donneur de s'en rendre compte en examinant ses cartes.

Manière de jouer

L'atout désigné, le joueur qui est à la gauche du donneur demande à son partenaire s'il peut jouer. Ce dernier répond oui ou contre, selon la qualité de son jeu.

Le joueur à gauche du donneur ne peut poser cette question que s'il ne croit pas avoir un jeu lui permettant de relancer ses adversaires.

Si le jeu du partenaire lui permet de relancer ses adversaires, le partenaire dit : « Contre. » Le camp du donneur, dans ce cas, peut faire surcontre, l'autre camp aussi, et ainsi de suite, chaque contre double la valeur de la levée.

Ces annonces faites, le joueur à gauche du donneur jette une carte sur la table. Le partenaire du donneur abat son jeu, qui sert de mort, et la partie se joue comme au whist.

Le trick vaut : à cœur, 8 points; à carreau, 6 points; à trèfle, 4 points; à pique, 2 points; et sans atout, 12 points.

On totalise en tenant compte des tricks, autrement dit des levées au-dessus de six, et des honneurs, au nombre de cinq, quand on joue avec atout; savoir : as, roi, dame, valet et dix. On compte les honneurs sur la valeur des tricks, c'est-à-dire sans tenir compte des contres qui ont été faits.

Comment se marquent les honneurs

Lorsqu'on a joué avec de l'atout :

3 honneurs séparés ou dans la même main valent 2 tricks. 4 honneurs séparés entre deux partenaires valent 4 tricks. 4 honneurs dans la même main valent 8 tricks. 5 honneurs dont 4 dans la même main valent 9 tricks. 5 honneurs dans la même main valent 10 tricks.

On appelle chicane un coup où un joueur n'ayant pas d'atout en mains, les honneurs de son partenaire s'augmentent de deux tricks ou ceux de ses adversaires se trouvent diminués d'autant.

Comment se marquent les honneurs, dans le jeu sans atout

2 as dans chaque camp, pas d'honneurs. 3 as dans la même main ou partagés entre les deux partenaires sont comptés comme 30 tricks. 4 as partagés entre les deux partenaires valent 40 tricks. 4 as dans la même main valent 100 tricks.

Lorsqu'un joueur et son partenaire font treize levées, on leur marque un grand chelem ou 40 points. Lorsqu'ils font douze levées, ils ont le petit chelem ou 20 points.

On joue la partie en 30 points, en ne tenant compte que des levées faites. On joue jusqu'à concurrence de 30 points pour l'un des camps.

Les gagnants ajoutent à leur compte cent points, plus les honneurs, et ils déduisent du total les points et les honneurs de leurs adversaires.

Les contre, surcontre, etc... doublent, quadruplent le prix de la couleur, mais nullement les honneurs. Ils ne sont plus admis une fois la première carte jetée.

On peut annoncer :

1 couleur avec 4 cartes dont 3 honneurs.
2 couleur avec 5 cartes dont 2 honneurs.
3 couleur avec 6 cartes dont 1 honneur.

Comment la partie est gagnée ou perdue

La partie est terminée quand on a fait en tout 30 points, en ne comptant que les levées. On joue jusqu'à concurrence de 30 points pour l'un des camps.

Les gagnants ajoutent à leur compte 100 points plus les honneurs, et déduisent du total les points et les honneurs de leurs adversaires.

Variante : Bridge à deux joueurs ou Honeymoon Bridge

Comment jouer au bridge lorsqu'on est en lune de miel et que l'on ne souhaite pas trouver un troisième et un quatrième qui viendraient troubler votre intimité? Deux variantes du bridge à deux joueurs vont vous le montrer.

Dans la première variante, le donneur distribue treize cartes, une par une, à chacun. Au cours d'une première phase, les deux joueurs vont jouer en appliquant les règles du bridge à Sans-Atout. Mais après chaque pli, celui qui remporte le pli prend la première carte du talon, et son adversaire, la suivante.

Lorsque le talon est épuisé, on met de côté les 26 cartes des plis faits, qui ne comptent pas à la marque. On entre alors dans la seconde phase de jeu, les enchères, qui se déroulent comme au bridge. Le plus fort contrat (qui peut être contré et surcontré) l'emporte. L'adversaire du déclarant joue la première carte du premier pli. Le jeu de la carte et la marque sont identiques à ceux du bridge.

Variante à deux morts :

Les deux joueurs se mettent l'un à côté de l'autre. Le donneur distribue une par une douze cartes à deux morts et à chacun des deux joueurs, les quatre dernières cartes étant placées, faces cachées, au milieu de la table, constituant la « veuve ».

Les cartes des morts peuvent être distribuées de deux façons différentes : soit faces cachées; soit en une première ligne de six, faces cachées, recouvertes ensuite par six autres cartes, faces visibles. On enchérit comme au bridge. Une fois le contrat déterminé, le déclarant prend la veuve, met une carte de son choix dans son jeu, une carte dans son mort, et donne les deux autres à son adversaire, qui fait de même.

Lorsque les morts ont été distribués faces cachées, on les retourne, et le jeu de la carte se déroule comme au bridge, le joueur ou le mort à gauche du donneur ayant l'entame. Lorsque les cartes des morts ont été distribuées en ligne de six, au cours du jeu de la carte, un mort ne peut jouer qu'une carte visible.

Chaque fois qu'une carte visible est jouée, la carte du dessous est retournée. Dans la variante de base, si l'on a une bonne mémoire, on connaît le jeu de son adversaire et l'on peut enchérir et jouer en toute connaissance de cause.

Dans la seconde variante avec deux morts et une veuve, les enchères se déroulent dans l'incertitude. Par contre, au jeu de la carte, on connaît les quatre jeux. C'est finalement cette dernière variante, avec douze cartes cachées, qui se rapproche le plus du bridge à quatre, tant pour les enchères que pour le jeu de la carte.